jeudi 12 mai 2011

Culture sous mulch

En ces temps de semis et d'arrosage, j'ai envie de parler de la culture sous mulch, aussi appelée "mulching", et en français "culture sous paillis" ou "culture sous paillage".
En fait, il suffit de recouvrir la terre cultivée d'une fine couche de déchets végétaux broyés (3-4 cm, pas plus sinon les jeunes plants ont du mal à percer). On peut aussi mulcher avec de la laine de mouton brute, du papier, des cartons... Dans ce cas, on ne plante pas de graine, mais des jeunes plans qu'on place dans un trou dédié à travers le mulch (qui serait trop dur à traverser sans aide) Sinon il faut faire un petit espace dans le mulch (tenu par un cylindre issu d'une bouteille en plastique coupée, par exemple). Ainsi la graine peut voir le soleil, pousser, jusqu'à ce qu'elle soit assez grande pour qu'on resserre le mulch autour de son pied.



A la maison, j'ai des lits cultivés (1m de large, 30-50 cm de haut au sommet). Cette forme permet de réchauffer et d'égoutter la terre plus rapidement. Mais elle expose aussi la terre à se dessécher. D'ailleurs, toute terre se dessèche lorsqu'elle est nue.
La Nature ne laisse jamais la terre nue bien longtemps. Les éboulis, coulées de terre, fouilles de cochons (...) sont rapidement conquis par des plantes colonisatrices... puis peu à peu un écosystème prend place.
J'ai donc paillé mes lits cultivés avec du vieux foin et de la paille de litière animale (compostée).
En 4 semaines sans une goutte de pluie, avec 2 arrosages (avec des seaux, donc pas d’inondation, le 2ème et le 3ème week-end sans eau), je n'ai eu aucune perte. Les pommes de terre, un moment en veille, se sont mises à grandir dès la dernière pluie. J'ai l'impression qu'elles ont pris 10cm en une journée... la prochaine fois, je les mesurerai pour en croire mes propres yeux! Ensuite, elles ont attendu patiemment. Aucune brunissure des feuilles, elles semblent ravies.
En effet, sous le mulch, la terre est humide, souple. A midi, si on creuse avec la main, on en tire des lombrics, qu'on dérange pendant leur repas!

Lorsque les courges, courgettes, melons, pastèques et courges arriveront, le paillis leur donnera un support propre et confortable pour se développer...


Le mulch n'a malgré tout pas que des avantages (ce serait trop beau)

Si l'endroit qu'on cultive n'a pas un écosystème stable et "normal", les limaces deviennent vite envahissantes. Elles mangent et détruisent les jeunes plantes. C'est une vraie catastrophe. La lutte est longue et décourageante: gamelles de bière pleines de cadavres de limaces, pièges à vider tous les matins... J'ai l'immense bonheur de ne pas rencontrer de limaces: j'ai par contre une foule d'orvets de toutes les couleurs qui logent dans mon mulch! Je prends grand soin de ne jamais déplacer cette couche brutalement (fourche pointue...), mais toujours avec les mains ou un outil rond. Les orvets, mes petits gnomes du potager, se précipitent dans le lit voisin pour s'abriter des oiseaux. je peux alors travailler. Je replace ensuite le mulch, qui est rapidement recolonisé...
Le 2ème inconvénient est provoqué par la lutte contre le premier (ben oui): pour ne pas blesser les orvets et autres animaux, il faut manipuler le mulch délicatement. Avant chaque opération, on écarte le mulch sur le côté. On travaille, puis on replace soigneusement. Ca prend quelques minutes, mais c'est plus que dans un jardin "classique", je le conçoit.


Moi, en voyant tous les avantages du mulch, comparés aux maigres inconvénients, je ne changerais pour rien au monde!!! Le mulch abrite mes "gardiens de salades", il protège la terre du dessèchement...
Petit plus: il donne au jardin un air super soigné et propre (ça ne sert à rien mais c'est bien agréable quand on y travaille!)

Aucun commentaire: