mercredi 23 mars 2011

Examens médicaux et humanité

Depuis quelques temps, je passe des examens médicaux (divers et variés)…

En allant chez le gynéco, j’ai été choquée.

Je me suis retrouvée face à un homme ne parlant même pas français, incapable de me dire quoi faire. D’ailleurs il ne semblait même pas essayer. J’ai eu soudain l’impression de meugler dans une langue inconnue, telle une vache devant l’inséminateur… >_> (Maintenant ça me fait rire, mais sur le coup, pas tellement…)
Je me suis installée ô combien confortablement (inconfort inné à l’examen) Je me suis « instantanément » trouvée avec un échographe dans une partie intime et sensible de mon anatomie. Devant la « non-coopération » de mes organes internes, le boucher en question a bourriné jusqu’à me faire pleurer de douleur, me félicitant d’un « ah, on voir là utérus, beau utérus ». Mes plaintes concernant son appareil maltraitant mon col de l’utérus n’ont pas changé grand-chose.
Puis il a pris plaisir à photographier mes ovaires un à un… J’avais l’impression qu’il y prenait plaisir, et qu’il le faisait durer ! Quand enfin la torture a été finie, il était étonné que j’ai souffert…

Aujourd’hui, ça fait 2 jours, et j’ai encore des douleurs.



Pourquoi faut-il que certains praticiens de santé se sentent tout-puissants par rapport au corps de leurs patients ??!!
Pourquoi est-ce que quand vous dites « j’ai mal », il faut que la personne appuie (fermement) à l’endroit désigné ? (entre autres)

Est-ce qu’un peu d’écoute, de compréhension et de douceur, c’est trop demander ??

Ils sont peut-être spécialistes, mais je vis avec mon corps H24… comme tout le monde. En prêtant un peu attention, je sais ce qui me provoque des irritations de peau, des désordres intestinaux, etc etc… Somme toute, tout le monde peut écouter son corps : il suffit de prêter attention aux réactions face à la nourriture, le climat, le soleil…
Par exemple, vous savez si votre peau aime ou non le soleil : soit elle bronze toujours, ne brûle que très rarement, soit elle brûle au début, puis bronze sans soucis, soit… etc etc… Vous cous connaissez et pouvez agir en conséquence : écran total, ne pas se mettre au soleil aux heures les plus chaudes…
Pour ma part, j’ai la chance d’avoir une pau qui bronze toujours, même si je suis assez « blanche » ; en fait je suis d’une teinte « jaune » assez bizarre… mais je profite du soleil comme un lézard, alors je ne me prive pas ; par contre après un long hiver sans jamais me mettre la peau à l’air, je prends quelques précautions au début des expositions ; ensuite j’hydrate, je huile, mais je ne prends pas de précautions spéciales. Je deviens « chocolat », mes cheveux éclaircissent et mes yeux foncent. J’ai vu ça au fil des années, et maintenant que je suis adulte, mes réactions face au soleil restent constantes. Sûrement, quand je vieillirai, j’observerai à nouveau des changements… peut-être ma peau aura besoin de plus d’hydratation ; ou alors elle bronzera moins vite… que sais-je encore ? Mais je ferai attention aux messages de mon corps, et je m’adapterai.

Chacun peut, de la même façon, se connaître, et s’arranger pour « plaire » à son corps.



Je me demande TOUJOURS pourquoi les « spécialistes » se privent des connaissances que les gens ont pu accumuler au fil des années.

Quand j’y réfléchis, il y a plusieurs raisons.
  • D’abord, on leur farcit la tête de belles théories, de normes sans appel…
    Ces chiffres et ces schémas deviennent le remplacement des chiffres et des corps réels.
    Il est plus facile mentalement de se pencher sur un bout de viande, que sur un corps qui souffre, c’est évident. Cette « dépersonnalisation » est un signe de souffrance morale : quand on ne peut plus dire « je soigne des gens » mais « je m’intéresse à une pathologie », pour moi il y a un soucis au niveau de l’humanité de la personne. En gros, les médecins, infirmiers (et autres) ont tellement peu de temps et d’énergie à consacrer à leurs patients, qu’ils « abattent » le travail, sans penser aux individus… Ils souffrent (du manque de temps et de reconnaissance…) donc ils ne peuvent pas apporter de soin à ce qu’ils font aux gens.
    En plus il est plus facile de comparer des chiffres face à une norme, que des gens par rapport à leurs spécificités (tout le monde n’est PAS dans la norme)
  • En plus, il y a la culture : la médecine occidentale moderne est une médecine de symptomologie. Je veux dire par là que si on peut traiter les symptômes pour les faire disparaître, mais sans avoir à chercher trop loin la cause… c’est parfait !
    Ça fait vendre des médicaments, des opérations, des appareils de rééducation… les gens se sentent assistés, appuyés, deviennent dépendants… tout le monde est content !
  • Notre civilisation aime mettre une hiérarchie et un ordre précis en tout : les patients sont des malades, ils subissent leur maladie et ne peuvent rien y faire ; ils sont impuissants ; les spécialistes eux sont tout-puissants de savoir ; ils ont donc forcément raison concernant les patients (qu’ils n’ont pas besoin d’écouter).
    Cette hérarchisation est enseignée dès le plus jeune âge, à l’école, où la future élite a de bonnes notes, et le reste du troupeau des mauvaises. On enseigne ainsi aux petits qu’il faut que les « mauvais » respectent toujours l’avis des « autorités ». Ainsi va l’ordre. Aller contre lui, vouloir penser, réfléchir, chercher, c’est tout simplement faire du désordre…



 
Quand je vois ce mélange de facteurs, je me demande comment va notre médecine.
Quelque part, elle est à l’image de notre société : elle veut donner une image de modernité, de richesse, de perfection… quand on s’y plonge, on réalise à quel point elle traite de façon parfois inadaptée ou incomplète, qu’elle cause des « effets secondaires » terribles…
Pourtant la majorité s’y soumet en la couvrant de louanges : « nous sommes civilisés », « nous avons la médecine », « gloire à nous », « que ferions-nous sans elle ? »

Oui, sans « aucune » médecine, on ne vivrait pas aussi vieux. Mais surtout on ne consommerait pas autant. *sourire*

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