mercredi 30 mars 2011

Préparation et priorités

Quand j’ai découvert le survivalisme, j’ai eu un moment de « panique »…
Que de risques de toutes sortes ?! Comment les prévenir ??


Les risques doivent trouver une réponse en fonction de plusieurs critères.

Le premier critère d’appréciation est la probabilité d’apparition de ce risque.
Selon l’endroit où vous vivez, vous risquez un tremblement de terre, un tsunami, une tornade…
Selon votre situation professionnelle, vous risquez plus ou moins le chômage…
Selon votre santé, vos ascendants, vos expositions, et la malchance (!!!), vous risquez plus ou moins la maladie…
Lorsque vous classez ces risques par ordre décroissant de possibilité, vous avez une bonne idée de ce contre quoi vous devez vous protéger.

Ensuite, ces risques peuvent être réels, mais comment s’en protéger ?

Les solutions demandent plus ou moins de moyens.
Pour se prémunir contre les risques de perte de revenu (chômage, arrêt maladie longue durée…), avoir un fond de roulement de quelques miliers d’euro, des réserves de nourriture, et pourquoi pas une production (œufs, légumes…) permet de « tenir » sans plonger dans la misère. Ces précautions peuvent se faire petit à petit, sans gros investissement. Evidemment il faut être économe et ne pas « tirer le diable par la queue »…
Pour se protéger d’un incident nucléaire ou chimique, là par contre, il faut plus de moyens… ou compenser avec beaucoup de temps. Un abri antiatomique (et donc antichimiques) est une construction de taille. Elle doit se faire en profondeur. Elle nécessite un stockage d’eau important en taille ; la nourriture, les équipements, des graines, et pourquoi pas quelques animaux doivent y trouver leur place…
Si des solutions « light » qui protègent tout de même existent, l’abri « de base » est un vrai investissement. Êtes-vous sûr de vouloir y mettre tout cet argent ? L’avez-vous ? Ne préférez-vous pas l’investir ailleurs ?
C’est la priorisation de votre protection qui est en jeu. A quoi servirait un magnifique abri antiatomique en béton armé, enterré à 5m de profondeur… s’il n’y a rien dedans ?!!

Si tous vos moyens partent dans une seule protection, vous vous dénudez totalement sur un autre sujet. C’est exactement comme une armée qui ne peut tenir 15 front en même temps. Parfois, il peut être nécessaire de « minimiser » un risque, ou de lui donner une réponse moins chère, mais suffisante : d’autres risques existent, il ne faut pas se focaliser.
Surtout, il ne faut pas minimiser le risque –qui existe pour tous les humains de la terre- d’accident corporel ou de maladie. Que vous soyez la personne touchée, que ce soit votre compagnon, ou toute autre personne de votre famille ou de vos proches, c’est une dure réalité à ne pas ignorer. S’y préparer peut permettre de venir en aide à sa famille si celle-ci n’avait rien prévu : le survivalisme gagne là des lettres de noblesse (et probablement des membres).



Ces règles sont à appliquer en fonction de chaque cas particulier… chaque lieu, chaque situation, chaque famille/groupe/clan…

Dans notre cas, les risques sont classés comme suit :
  1. problèmes de santé, accident, perte de revenu, dépense imprévue;
  2. coupure d'électricité, d'eau, routes bloquées (les hivers sont froids et parfois neigeux);
  3. augmentation du coût de la vie, plongée dans la misère de la classe moyenne (dont nous faisons partie) ; désordre social qui en suivrait;
  4. risque nucléaire: nous sommes à moins de 100km d’un chapelet de 3 centrales nucléaires, le long de la Loire, qui alimentent en électricité toute la région… donc risque de privation en électricité, eau courante, etc etc…

Comme nous achetons notre maison, nous n’avons pas des moyens « de folie ». Nous sommes aussi très pris par le travail, ce qui donne une préparation parcellaire et « désorganisée » : en effet nous jouons les opportunistes et nous fournissons en matériel lors des soldes, promotions, vide-greniers etc etc…

Contre le risque de dépense imprévue (etc etc), nous avions un fond de roulement. Grand bien nous a pris d’avoir de l’argent de côté, car un accident de voiture nous a provoqué de nombreux frais. Si aujourd’hui nous sommes légèrement dans le rouge d’un point de vue financier, la situation aurait pu être bien, bien, BIEN pire si nous n’avions rien prévu.
J’en tire la conclusion que nous n’avions pas prévu assez… En recomplétant nos réserves, nous serons plus prévoyant !

L’augmentation du coût de la vie, nous la voyons tous les jours.
Nous avons décidé d’investir « intelligemment » à nos yeux : dans une région où le prix de l’immobilier est très bas, les risques naturels quasi-inexistants, la densité de population faible, nous avons acheté une vieille ferme avec du terrain. Cet investissement immobilier est notre « préparation » principale en terme de coût.
Évidemment, ce n’est pas le tout d’acheter 2 hectares et de laisser une friche dessus !
Nous rénovons doucement la maison pour qu’elle devienne aussi autonome que possible. Elle est chauffée au bois, grâce à de solides poêles d’occasion. Nous allons refaire tout son système de ventilation, de desserte en eau (du puits), etc etc…
Les travaux semblent sans fin, et pourtant ils sont nécessaires !
Le terrain est lui aussi chouchouté : défriché grâce au solide appétit d’un couple de jeunes chèvres (dont nous attendons un excellent lait dès l’année prochaine), il est planté au fur et à mesure avec des arbres fruitiers, des légumes, etc etc… Les plantes existantes, sauvages ou non, sont conservées et soignées. Une basse-cour chasse les insectes et les rongeurs surnuméraires, tout en fournissant œufs, viande…
Contre cette misère qui gagne la couche moyenne de la société, nous ne pouvons opposer qu’une « résistance » passive, et de la préparation à visée autarcique/autonome.
Nous achetons ce qui est nécessaire ; nous appliquons sans dogmatisme une certaine décroissance… ce qui n’est pas nécessaire est superflu. Nous ne poussons pas à l’extrémisme : un petit plaisir est toujours autorisé !
Nous investissons par contre dans des outils, des graines, des plantes, etc etc… bref tout ce qui peut nous servir. Nous mettons en place notre production domestique, afin de retrouver le « confort » alimentaire des fermes d’il y a quelques décennies.

Nous avons « volontairement » négligé le risque nucléaire.
Pourquoi ?
D’abord, notre cave a été murée par les précédents propriétaires… Nous sommes en travaux, nous allons donc la récupérer. Selon son état (profondeur, voutes…) nous aviserons. Pour l’instant, il est prévu qu’elle serve (naturellement) de réserve. Un abri y prendrait éventuellement place (si nos moyens nous le permettent).
Ensuite, nous n’avons pas les moyens de faire autre chose que ce qui est prévu, et en cours… la récupération de la cave.
Nous savons donc que notre préparation est quasi-nulle… On ne peut pas être partout en même temps : la crise sociale, le coût de la vie qui explose, nous semblent des risques beaucoup plus réels et probables qu’un éventuel soucis de centrale nucléaire. Bon, si on a tort, on grillera… *grand rire* C’est la vie…



Surtout, la préparation ne doit pas devenir une panique : dans les pays occidentaux, la civilisation en place peut nous déplaire par bien des aspects, mais elle a le mérite de nous fournir un certain confort. Un retour à une pensée « adulte », « mature », « prévoyante » ne se fait pas du jour au lendemain !
Se martyriser est le meilleur moyen de « ne pas tenir ». La survie, ça passe aussi (et surtout !) par un état d’esprit volontaire et positif. Avancer doucement et sûrement dans sa préparation, c’est ainsi qu’on construit les meilleures fondations.

Pour être positif, il faut apprécier les choses.
Pour ma part, j’adore la campagne, jardiner et m’occuper des animaux ; la partie autarcique de notre préparation a donc été toute naturelle !
Contempler, de temps en temps, l’œuvre accomplie, est un bon moyen de faire le point et de se motiver ; il ne faut pas « voir le verre à moitié vide », mais bien « à moitié plein ». Tout ce qui est fait n’étant plus à faire, il est bon de le constater et de s’en satisfaire. Ensuite, on peut améliorer et compléter.

En vrac, les choses qui me font plaisir…
  • nos animaux : la basse-cour avec les oies, canards de barbarie, poules cous-nus et poules nègres-soies… les lapins… mais aussi la pouliche, la  chienne
  • le terrain qui progresse : les pâtures sont à nouveau en bonne herbe enrichie de plein de plantes sauvages et domestiques, le potager avance avec les plantes achetées et installées cette année…
  • des pièces d’équipement « disparates » : nécessaire de pêche, outils de jardinage et bricolage, etc etc…
  • plein de connaissances acquises dans divers domaine : santé, cuisine, conservation des aliments, bricolage, rénovation, jardinage…

Bon courage !

Aucun commentaire: