lundi 28 mars 2011

Rythme de vie et réflexion personnelle...

Je souligne souvent l’importance de la réflexion personnelle pour le survivaliste… Pour survivre, nos ancêtres (préhistoriques… et autres) n’avaient pas plus de fourrure, de griffes et de crocs que nous. Ils utilisaient leur matière grise.
Ce faisant, ils coopéraient, s’entraidaient…
Face à une situation « urgente », ils répondaient par une réaction immédiate et adaptée ; ils utilisaient aussi leurs capacités cognitives pour des réflexions plus « lentes », pour prévoir les réserves pour l’hiver par exemple.



Aujourd’hui, c’est comme si les humains avaient perdu leurs belles capacités. Pressés par un rythme de vie trépidant, nourris au jour-le-jour par la grande distribution, plus aucune réflexion n’est nécessaire.
Face à une situation grave, l’individu est considéré comme une victime, impuissante, inutile, une vraie larve… (cette victimisation me dégoute !). Face à l’hiver ? Nul besoin de faire des réserves ! Les magasins sont toujours pleins, leurs rayons exhibant leurs nourritures transformées dans de beaux emballages luisants de plastique. (Je n’ai rien contre la nourriture sous plastique, je vis avec mon temps… je subis quoi… parce quand on a goûté un légume qui sort du jardin, la nourriture industrielle ressemble vaguement à des croquettes pour chien…) Face à une crise, les individus sont là encore des consommateurs victimisés, soit-disant incapables de prévoir quoi que ce soit…
Toujours est-il que la réflexion a perdu sa place dans nos vies. D’ailleurs, ne dit-on pas d’un enfant qui réfléchit « trop » qu’il est « un intello » (ceci étant censé être une insulte) ? Un adulte qui réfléchit « se pose trop de questions »…



J’aimerais rappeler les (immenses) avantages de la réflexion personnelle :
  • face à une situation, je peux réagir de façon individuelle, selon ce qui me plait, m’arrange ou m’avantage personnellement, moi et/ou ma famille ;
  • lors d’une crise, je ne rajoute pas à ma détresse (physique) la détresse morale d’avoir perdu « mes repères » ; si je pense de façon individuelle, je construis mes propres repères ; je suis indépendant ;
  • j’ai le plaisir intellectuel de réfléchir sur un sujet, d’observer tous les tenants et les aboutissants, et d’en tirer des conclusions ; exercer son cerveau est agréable, comme faire du sport (et je ne parle pas de sport scolaire hein, mais d’un sport que vous aimez, n’importe quelle activité physique !)



Malgré tout, réussir à avoir une réflexion personnelle est très difficile aujourd’hui.
 Pourquoi ? Notre mode de vie, notre société, tout nous pousse à abandonner cette voie…

Consommer, consommer, consommer, c’est plus facile que de de réfléchir !
Comme on dit avec ma meilleure amie « cessons de penser pour dépenser ! ». Acheter le premier objet qui nous fait envie, de façon compulsive, parce que sa publicité nous a plu, ou que l’objet évoque quelque chose pour nous, c’est un suicide intellectuel ; chaque satisfaction d’un « besoin » nourrit un autre « besoin » (ces besoins en sont rien d’autres que des envies « glorifiées »…) ; chaque achat appelle l’achat d’un objet « mieux » ; c’est la logique de la société de consommation.
Il faut se lasser de l’objet précédemment adoré, ou qu’il casse (alors qu’il pourrait avoir une longue durée de vie), afin de nourrir le désir. Ainsi, les gens (adultes) restent éternellement des bébés, incapables de voir au-delà de leur désir immédiat…


En se levant à 6h tous les jours, pour se coucher à 22-23h, comment voulez-vous trouver le temps de penser ??
  • Le rythme de vie « trépidant », artificiellement créé par notre société, permet de « contrôler » les « pulsions de réflexion ». Personne ne peut avoir envie de réfléchir alors qu’il se lève tôt, travaille, se dépêche de manger, de faire des achats, puis s’avache devant la télé pour se « libérer l’esprit ».
  • La télé n’a pas que des défauts (on peut y apprendre plein de choses), mais y rester scotché pendant des heures ne donne rien, n’apprend rien, ne stimule rien. Elle abrutit, abime les yeux, et donne des pulsions d’achats à ceux qui sont sensibles aux pubs… (cf plus haut, la consommation…)
  • L’électricité, qui est une merveille sous plein d’aspects, nous permet de rester actifs bien après le coucher du soleil (et de se lever bien avant pour ceux qui sont matinaux). Sauf qu’un animal diurne, comme l’homme, n’est pas fait pour être actif H24. Il a besoin de suivre les rythmes naturels des journées, des saisons, bref, du soleil. La lumière électrique nous permet de ne pas nous fracasser les orteils en allant faire pipi la nuit, mais elle nous stimule aussi plus qu’il ne le faudrait : on est actif tard, on a du mal à dormir, on est déréglé… La fatigue physique influence beaucoup la réflexion : tout simplement, quand on est fatigué, on n’a pas envie de « se prendre la tête » ; on réfléchit moins. (Ne me faîtes pas dire que je suis contre l’électricité, hein ! Je dis juste qu’avec tout ce qu’on a à faire, l’électricité nous « permet » d’être actif plus longtemps… et donc d’être plus fatigué)
  • La société nous « inculque », à tout instant de notre vie, à faire confiance aux « autorités ». Réfléchir soi-même est discrètement décrit comme stérile : à quoi peut-il servir de réfléchir, quand des gens « compétents » peuvent vous donner des réponses toutes faites ? Cet endoctrinement commence à l’école, où les élèves doivent écouter sagement un maître d’école pas forcément intéressant ni stimulant… et cette situation dure toute la vie : les « personnes compétentes » sont toujours celles ayant des diplômes, des papiers, des patins et des couffins validés par ce même système. Pour avoir des diplômes, je peux vous dire qu’ils ne récompensent en rien l’intelligence, la réflexion… C’est à peine s’ils garantissent des savoirs appris par cœur…
Ces besoins artificiellement créés et ce rythme de vie (censé permettre de les satisfaire) sont le premier obstacle à la réflexion personnelle. Les barrières mentales, construites depuis l’enfance, sont le second.



Réfléchir ne coûte rien à celui qui mène la réflexion, et peut rapporter beaucoup…

« Tiens, j’ai du terrain, et j’ai envie de légumes et de fruits frais. Je vais investir un peu d’argent et de temps dans un verger et un potager. Ainsi j’aurai des fruits et des légumes frais chez moi, ce qui est agréable. Je n’aurai pas à en acheter (au moins pendant une partie de l’année).
Comme je ne sais pas trop jardiner, je vais me renseigner. Mais je vais commencer par des choses simples, sans y mettre trop d’argent : si ça rate, ça ne sera pas dramatique. Si ça réussit, je garderai des graines et j’en ferai plus l’année suivante ; j’en garderai pour l’hiver.
Si je veux des graines de mes plantes, je ne dois pas prendre de plantes hybrides « F1 » (car elles ne peuvent se reproduire). Je ferai attention en les achetant. Si je fais des graines, je dois aussi faire attention à la façon dont je dispose mes plantes : si elles sont trop proches, les plantes de la même espèce s’hybrideront, et ce n’est pas forcément ce que je veux… » etc etc…
Ceci peut être votre réfléxion lorsque vous vous lancez dans le jardinage.

Une réflexion coûte du temps, c’est vrai.
Mais il est plein de tâches, même « dans le meilleur des mondes », qui ne sont pas passionnantes et permettent de réfléchir en même temps. Quand vous lavez votre linge fragile à la main, que vous étendez, repassez… Quand vous faîtes le ménage, la vaisselle… Tous ces moments « vides » sont bien utilisés si vous réfléchissez en même temps.
D’ailleurs beaucoup de « moments creux » dans la journée peuvent aussi permettre de faire des petits exercices de sport ; si vous n’êtes pas très « en forme », c’est très agréable de sentir son corps « répondre » à des petits mouvements pas difficiles à faire (je ferai un article sur cette forme de « remise en forme à la maison »)

Réfléchissez à ce que des réflexions bien menées peuvent vous faire gagner !
Ce n’est pas étonnant que notre société de consommation n’encourage pas la réflexion personnelle : si tout le monde réfléchissait, les magasins feraient faillite ! Les gens ne feraient plus d’achats compulsifs ; ils produiraient beaucoup chez eux ; l’Etat serait « ruiné », car il ne taxe pas (encore) les idées !!! Il devrait augmenter énormément ses taxes sur l’artisanat…



Mais comment prendre l’habitude de penser ???


Tout simplement, il faut se donner le droit, mentalement, de penser.
Qui ne s’est pas déjà dit « arrête de penser à ci ou ça, ça ne sert à rien » ? A part l’auto-flagellation dépressive, toutes les pensées servent ! ^_^ Si vous ne savez pas encore « pourquoi » vous pensez à un sujet, ce n’est pas grave ; gardez les conclusions de votre réflexion « dans un coin », elles vous serviront bien un jour.
Dites-vous que l’Etat ne taxe pas (encore ^^.;;) l’espace cerveau ! Profitez-en !!! *rire*

Une fois par jour, essayez de penser à un sujet.
Pensez à quelque chose que vous avez lu ou vu. Réfléchissez : est-ce plausible/probable/véridique ? Pourquoi ? Comment ? Que puis-je en apprendre ?
Cette « mécanique », qui semble difficile au premier abord, deviendra rapidement une seconde nature. Vous vous surprendrez à penser « en parallèle » à tous ces points en même temps…

…Et ce conseil n’est que personnel, mais il me soutient tous les jours : quelles que soient les sombres conclusions de vos pensées (car les évènements du monde moderne sont rarement joyeux), soyez positif !!!
Si le sujet est triste, tirez-en des conclusions pour qu’il n’arrive pas chez vous ; s’il est difficile, pensez à la chance que vous avez d’être en vie/avec votre famille/etc etc…
Avancer dans la vie demande de la motivation ; la motivation n’est pas innée ; elle n’est pas livrée « en paquet cadeau », comme ça… Pour être motivé, il faut vous motiver ! Concluez chaque réflexion par votre « point positif », et vous pourrez avancer.

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